L’appartement est localisé rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris, dans un immeuble typique ayant accueilli d’anciens ateliers de tapissiers. Il est composé de deux pièces aux espaces généreux, baignés de lumière et étirés dans la longueur. L’aménagement est réalisé par un jeu précis de volumes abstraits intégrant l’intégralité des fonctionnalités attendues tout en composant et articulant les espaces à vivre. Ces meubles habitables sont agrégés le long d’une ligne de teinte sombre qui traverse et souligne la linéarité de l’appartement. Cette bande revêtue de parquet chêne fumé huilé, démarre depuis l’entrée, se poursuit en comptoir de cuisine et bar, en espace de travail puis en volume de salle d’eau. Les habitants sont d’anciens restaurateurs, la cuisine est un lieu important ouvert sur l’espace à vivre. Elle est réalisée tel un monolithe noir de grande précision avec un plan de travail monobloc en granit du Zimbabwe. Dans la continuité prend place le bar historique récupéré de l’ancien restaurant. L’espace de travail s’articule en enfilade dans la deuxième pièce, il est éclairement naturellement par la grande baie vitrée de la douche. De part et d’autre de cette bande noire s’agrègent des volumes colorés. Chaque fonction se dote d’une teinte spécifique. Les meubles d’entrées vert-de-gris intègrent des rangements, la buanderie ainsi que les toilettes. Les volumes orange vif implantés à l’opposé de l’espace à vivre servent à présenter la collection d’objets que le couple aime chiner. Dans la partie chambre des totems de teinte olive filtrent le vues tout en formant dressing et tête de lit. Le dessin de chacun des volumes a été réalisé de manière précise pour optimiser les rangements, développer les usages des deux côtés, les coulisses et les doubles fonds. Le jeu d’abstraction volumétrique et coloré génère une composition plastique puissante dont le sens devient perceptible par son usage et par l’appropriation qui s’y installe de manière naturelle au quotidien.